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Témoignages d'élèves | 1

Dernière mise à jour : 13 juin 2023

Merci à Nathalie d'avoir pris le temps d'écrire ce texte sur sa découverte du taïchi


"Premières impressions de pratique



Au commencement ce sont les mots qui interpellent, car ils sont de ceux dont le sens t’échappe ; « Ebauchant une arche avec tes jambes, les pieds ancrés dans le sol tu tenteras d’exécuter le 37ème mouvement de la forme, tes bras dessineront un cercle, une spirale … « Weijia te parlera de Chi et de Yi, de Souffle, d’Energie, d’Intention, de Cœur, de Feu, de Vide, de Plein …. de Yin et de Yang et tu écouteras, car tu es là pour cela : l’écoute. Celle de ton Maître bien sûr, mais aussi la tienne. Il faudra que tu respires comme tu ne l’as jamais fait, en toute conscience, que tu deviennes attentive, méticuleuse, généreuse dans tes inspirations, tes expirations. Et puis il faudra que tu arrives à sentir, te ressentir, te percevoir, capter ce qui se passe dans ce corps qui te porte et dont tu comprends vite que tu ne connais rien, ou si peu … Le Tai Chi est un art martial interne ça tu l’as bien entendu, tu penses l’avoir bien intégré. Mais tu as surtout réalisé que tu vas devoir effectuer le voyage le plus exigeant qui soit, celui qui permettra de te connaitre toi-même. Et puis il va falloir que tu le bouges ce corps que tu ne maitrises qu’à peine ! mais pas n’importe comment, avec délicatesse, finesse, souplesse, fluidité, en respectant chaque exigence que requiert le déroulé de la Forme : 108 mouvements (quand même !) rythmés par une mathématique implacable d’appuis sur les jambes à 70, 30 ou 100 % , d’angles de bras à 45 degrés, de pas aussi longs que larges ... et … il te faudra des années pour parvenir à une justesse et une harmonie conjuguées de ton corps et ton esprit. Une clé cependant que tu as saisie ; celle de la méditation. Sans laquelle rien ne sera accompli. Mais comment méditer, quand on a toujours eu le sentiment que l’on ne sait pas. Parce que tes seules expériences en la matière se sont fracassées sur l’impossibilité de te concentrer dès que tu n’avais plus la voix et les paroles des personnes qui t’y avaient initiée… Alors l’unique certitude que tu peux en tirer, c’est qu’il s’agit plus que jamais d’une affaire entre toi et toi-même et que le chemin, la voie, il faudra bien que tu « TE » l’ouvres. Parce que tu n’es pas là par hasard, parce que la porte du Dojo tu l’as poussée avec un sentiment d’évidence et d’urgence impérieux qui t’a happée et t’emporte. Tu te retrouves alors les bras en l’air, les coudes ouverts, le regard défocalisé, les pieds ancrés, et c’est la douleur qui s’impose. Qi Gong numéro un, numéro deux, celui qui renvoie à l’image du petit enfant qui marche les bras en cercle devant lui. Tu le vois tout potelé qui avance vers toi en titubant. Tu souris, tu es même un peu émue ; ça te rappelle des beaux souvenirs … avant que la douleur ne vienne te cisailler. Le petit Bouddha est bien joueur ! Et là tu constates que c’est loin d’être gagné et tu te demandes bien par quel moyen tu vas pouvoir éveiller, élever ton ressenti intérieur, et surtout comment faire, mais vraiment comment tu vas pouvoir faire ! Et puis un après-midi, tu es adossée à un arbre dans un parc, le soleil t’engourdit doucement et peut-être parce que cette respiration printanière te touche, tu te mets à penser Tai Chi et tu réalises que tu n’as fait que survoler le site de l’Ecole du Souffle. Tu cliques sur une liste, et soudain, comme un trésor caché qui se révèle à ta conscience, tu vois apparaitre un intitulé qui décline des « Carnets de méditation ». Un léger doute t’étreint tout de même, de quoi va-t-il vraiment s’agir ? Alors tu te lances et attentivement, très attentivement tu commences à lire. Et là c’est comme un sentiment de petit miracle qui opère. Une lumière timide, vacillante mais rassurante vient de surgir parce que les mots de ton Maître entendus lors de ses cours, semblent se concrétiser, prendre sens à travers l’intimité de l’immersion en lui-même qu’il te livre… Carnet numéro 3 ou comment le processus d’intériorisation de son univers par Weijia se déroule, l’imprégnant, le nourrissant, pulsant son énergie profonde. Par petites touches les mots laissent alors entrevoir un possible pour toi l’Elève, comme le ferait un peintre avec son disciple, lui offrant la découverte du pinceau qui effleure puis s’impose sur la toile, lui dévoilant la genèse du tableau qui lui permettra d’en saisir la quintessence une fois l’œuvre achevée. Autant de mots posés pour aider à mieux appréhender cet univers du Tai Chi où le secret semble n’avoir d’égal que les arcanes dans lequel cette discipline complexe baigne. Enigme du silence intérieur à atteindre et vers lequel toute la pratique doit tendre, mystère de cette civilisation chinoise si loin de nos repères occidentaux. Et entre les deux, un Maître -Weijia- passeur, interprète, traducteur, inspirateur, initiateur qui nous conduit avec passion, patience, sur cette voie du Tai Chi où la répétition, la rigueur, la persévérance mènent au lâcher-prise, sans lequel la beauté et la pureté du mouvement ne pourraient être élevées au rang d’un Art. Alors tu vas faire tiens, les mots concentration, sensation, perception ; tu vas aiguiser ton souffle, assouplir ton corps, alléger tes pas, affuter tes sens et libérer ton esprit, en n’oubliant jamais qu’un jour Weijia a été lui-même débutant, qu’il est toujours l’Elève d’un Maître, et que tout est affaire de Transmission et d’Intention.


 
 
 

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